Entrez dans un restaurant chinois : vous ne retrouverez pas le goût du restaurant chinois de votre quartier. Entrez dans un restaurant indien : les épices n’auront pas la même odeur que lorsque vous passez devant l’Indien installé en bas de chez vous. Pourquoi ?
Par son métissage et son habileté à s’adapter à un nouveau territoire, le réunionnais a développé une cuisine « endémique ». Saviez-vous que le riz cantonnais qui plaît tant aux enfants est inconnu à Canton ? La recette importée par les émigrants chinois a connu tellement d’apports de la part des autres cultures présentes à la Réunion, que le résultat s’éloigne forcément de la recette de base.
Et que dire de la tradition bien locale de déjeuner « en barquette » ? Vers midi, dans nombre d’entreprises réunionnaise, les collègues s’interpellent : « Vien a ou ! allons rode nout’ barquette ? ». Et chacun choisi son contenu : chop-suey, porc sauce aigre-douce, carri poisson… tant que ladite barquette est remplie aux ¾ de riz blanc, et assaisonné d’une bonne dose de rougail, le salarié pourra reprendre des forces !
Samoussas et bonbons piment
Les ados préfèrent de beaucoup les sandwichs « Américain bouchon gratiné ». On y retrouve les fameux bouchons, des frites et du fromage, et le tout est passé sous le grill. Les sauces varient du ketchup à la sauce piment, en passant par la mayonnaise ou le siave. Heureusement que nos jeunes sont sportifs… car les calories sont au menu !
Abordons maintenant un met de choix, qui a déclenché l’admiration de Jean Pierre COFFE lors de son passage à la Réunion : Le Pâté Créole. Le critique gastronomique a eu la chance de rencontrer Mme Aline De TOURRIS, et lui a donné le titre « d’impératrice du pâté créole ». Malgré son nom, ce plat ne ressemble en rien à un pâté. Il se présente sous forme de tourte tiède, dont la croûte épaisse croustille légèrement (grâce au saindoux !), et la farce, appelée « godivau », est cuisinée à base de viande (porc ou poulet) et d’épices (oignons, ail, curcuma, bouquet garni…). Un régal hautement jouissif et calorique.
Si le pâté créole orne les tables dominicales de certaines familles, d’autres préfèrent le biriani, d’autres encore le rôti de porc, et d’autres enfin le civet coq ! A chacun son plat de fête sous nos latitudes. Il ne faut pas croire que le réunionnais mange du rougail saucisses tous les jours !